La Fédération des Industries Électriques, Électroniques et de Communication (FIEEC) a conduit une étude de positionnement de la filière électronique française au regard des besoins des donneurs d’ordres de la filière électrique. Publié mi-février 2022, le document vise à faire émerger les opportunités, leviers et enjeux pour l’avenir de la filière. Qu’en est-il ?
Les deux principaux enseignements
Les deux principaux enseignements apparaissent davantage comme des confirmations plutôt que comme des nouveautés.
- L’électronique est un secteur hyper-stratégique avec des enjeux sans cesse intensifiés (souveraineté, environnement, modes de vie). De plus, la demande ne fera que croître. En effet, l’électrification généralisée des usages et le besoin d’électronique amènent à décrire une filière nécessairement porteuse à long terme.
- Les acteurs asiatiques et américains captent presque entièrement au niveau mondial les volumes de cette industrie. Ces compétiteurs ont franchi de telles capacités de production qu’un processus de relocalisation massive en Europe ne trouve pas de pertinence au regard des moyens à engager. C’est donc la capacité à innover qui amènera un positionnement différencié.
La filière électronique française
La filière électronique française présente une identité propre. L’étude fait apparaitre que le niveau de savoir-faire et d’innovation reste très élevé. Il en est de même pour la confiance accordée aux entreprises du secteur. Celle-ci se caractérise par la qualité, la fiabilité des engagements, le respect des normes, de la propriété intellectuelle et un outil industriel qui se modernise.
Pour leur part, les donneurs d’ordres de la filière électrique confirment la montée en puissance des sujets d’innovation et d’approvisionnement en électronique. En conséquence, les processus de sélection des fabricants et des sous-traitants obéissent à des niveaux d’exigence très élevés.
Les défis à relever
Le tableau peint dans la description de la filière électronique française semble a priori flatteur. Néanmoins, de nombreux défis restent encore à relever.
- Accélérer l’investissement en automatisation pour lisser les écarts de compétitivité
- Grandir et consolider une industrie encore atomisée
- Prêter une attention particulière au maintien des compétences dans un contexte où la pyramide d’âge entre entreprises prête à projeter un manque de ressources
- Gagner en attractivité (effectuer un travail d’image qui ouvrira des opportunités commerciales et permettra d’attirer les talents)
- Ne pas brider l’innovation par la culture achat
- Ouvrir le dialogue sur les roadmaps technologiques
Les terrains d’opportunités
L’étude fait aussi apparaître des « terrains d’opportunités » pour le développement de la filière française et l’affirmation d’un positionnement distinctif à forte valeur ajoutée.
Le premier de ces terrains se concentre sur trois grandes sphères interconnectées : l’IOT (y compris l’IA), l’environnement et l’électronique de puissance.
Le deuxième renvoie à la mutation en cours des équilibres économiques entre grandes régions du monde. Ainsi la Chine qui allège sa pression sur son outil de production parce que l’automatisation croissante réduit les écarts de compétitivité.
La troisième opportunité est qu’une réponse compétitive locale reste possible. L’explosion de la demande en électronique pour des besoins plus « low tech » illustre ce potentiel.
L’étude conclue que la reconnaissance du caractère stratégique de la filière électronique au travers du contrat de filière est une avancée majeure. Elle souligne aussi toute l’importance des dispositifs de soutien et leur fort pouvoir accélérateur pour la transformation économique de la filière.
Vous souhaitez plus d’information ? Vous pouvez consulter le rapport complet ou la synthèse de l’étude sur le site de la FIEEC.
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