EDF et le Pôle MEDEE, un partenariat historique
EDF et le Pôle MEDEE ont une longue histoire derrière eux. M. Etienne Corteel (prédécesseur de M. Mathias Povse au poste de Délégué Régional en Hauts-de-France) était également Président du Pôle. Par ailleurs, le Pôle a toujours eu l’honneur d’avoir la participation d’une personne d’EDF au sein du Conseil Scientifique. Sur le plan des projets, on peut citer :
- Un laboratoire commun entre le L2EP et EDF : le LAMEL (Laboratoire Avancé de Modélisation du Matériel Electrique) qui a lancé le Code Carmel (Code Avancé de Recherche en Modélisation Electromagnétique)
- Une plateforme de recherche autour des réseaux électriques intelligents : Powergrid Campus Lille.
- Des projets collaboratifs comme le Projet CHEEF (Conception d’une génératrice Hydroélectrique pour Écluse Fluviale) dont MEDEE prendra en charge la phase 2 aux côtés de l’IMT Lille Douai, ou plus anciennement, le Projet de Moteur vert (Eco-conception des motorisations électriques)
- Des thèses dont la dernière a été soutenue par M. Mauricio Cuevas, doctorant du laboratoire LSEE : “Méthodes non-invasives de diagnostic de défauts et d’analyse Thermique des machines synchrones à pôles saillants »
1) Mathias, vous êtes Délégué Régional en Hauts-de-France et Directeur Commerce Nord-Ouest EDF, en quoi cela consiste-t-il ? Quelles sont vos missions ?
Ces deux postes s’articulent parfaitement.
Outre son rôle de représentation du groupe en région, la délégation régionale Hauts-de-France d’EDF doit s’assurer du bon positionnement du groupe en tant que chef de file de la transition énergétique et cela passe inévitablement par l’échelle régionale. C’est en étant au plus près des acteurs régionaux (entreprises, clients, institutionnels, etc.) et de nos clients que nous apprenons nos métiers, développons nos compétences et pouvons-nous positionner en tant que véritable apporteur de solutions complètes.
C’est ce rôle commercial que la Direction Commerce Nord-Ouest EDF (Hauts-de-France et Haute-Normandie1) se doit d’assurer et c’est en étant implanté dans le territoire au plus près des acteurs que cela est possible.
2) EDF : presque 72Mds € de CA en 2017, 662M€ de budget dédié à la R&D. La R&D d’EDF compte 2 029 collaborateurs et 134 doctorants impliqués ainsi que 551 innovations brevetées, protégées par 1 678 titres de propriété en France et à l’étranger, etc. Quel est l’intérêt pour un groupe de cette envergure, de s’impliquer dans un Pôle tel que MEDEE ? Qu’est-ce que MEDEE vous a apporté jusqu’ici et qu’attendez-vous du Pôle ? Qu’est-ce que MEDEE peut faire qu’EDF ne peut pas ?
Le Pôle MEDEE est un véritable carrefour entre les institutionnels, les industriels, les académiques et les startups. Sa connaissance historique de cet écosystème (notamment régional) permet à EDF – au même titre que tous les autres industriels impliqués dans le Pôle tels que Jeumont Electric, Thyssen, Auxel, etc. – d’approcher les bons interlocuteurs, rapidement autour de projets concrets. Le Pôle MEDEE nous permet finalement de transformer des objectifs stratégiques, des ambitions, en réalisations concrètes. Cela est très précieux pour un grand groupe industriel parfois trop centralisé et qui n’a pas toujours cette marge de manœuvre et dont pourtant l’un des facteurs de succès passe aussi par la faculté à s’adapter rapidement et à innover. Les académiques y trouvent également leurs comptes car le Pôle leur permet de valoriser les résultats de leurs recherches mais également d’inclure dans leurs feuilles de route scientifique, des problématiques R&D d’industriels.
Une excellente illustration de la valeur ajoutée du Pôle est sa démarche envers le continent africain avec la Région et en soutien à la Fondation pour l’Afrique de M. Jean-Louis Borloo. Concrètement et grâce à son réseau, ses compétences et à sa notoriété, en quelques mois, le Pôle a su identifier et mobiliser un grand nombre d’acteurs autour d’une ambition commune de développer des projets d’électrification en Afrique ! Chapeau !
Pour un industriel, s’impliquer dans un Pôle tel que MEDEE, c’est du gagnant/gagnant ! Nous apportons la connaissance du marché et des besoins, MEDEE nous apporte l’accès rapide à un pool de compétences afin de répondre aux attentes de ce marché. Le Pôle MEDEE, c’est un peu la courroie de transmission de la chaîne de valeur.
3) EDF a annoncé des plans d’investissements sur le stockage de l’énergie, le PV, le digital, etc. Quid des machines électriques ?
EDF est pleinement engagée dans la transition énergétique avec le développement d’un mix énergétique équilibré entre production centralisée historique (nucléaire, hydraulique) et le développement des ENR. L’un des leviers de R&D est bien entendu les smart grids qui permettent la mise en place de ce mix et l’insertion des ENR. Cependant, ces réseaux ne fonctionneraient pas sans les machines tournantes et sans électronique et système d’entrainement modernes et à la pointe. La plateforme de recherche PowerGrid Campus Lille fait justement très bien le lien entre ces thématiques : l’intégration des énergies renouvelables mais également, de l’électronique de puissance dans les réseaux électriques intelligents. Finalement, sur le long terme, l’avenir des réseaux dépend justement de cet équilibre entre les machines (et leurs systèmes contrôle/commande) et l’intelligence, le digital.
Si l’on souhaitait résumer le challenge que MEDEE devra relever sur le long terme en termes de R&D, ce serait d’adresser un système énergétique à l’échelle d’une machine, d’un système embarqué mais également, d’une Métropole !
4) Dans la région, vous avez signé avec Toyota une convention de partenariat (5 ans) qui contribuera à réduire les émissions de CO2 du site de production pour atteindre l’objectif de zéro CO2 d’ici 2050 et maintenir ce site comme une référence environnementale du groupe Toyota. Des projets de R&D en vue pour MEDEE ?
C’est une très bonne illustration du type de contexte dans lequel nous pourrions solliciter le Pôle. En effet, dans le cadre de ce partenariat, Toyota est confronté à des problématiques de taille : accueillir la production d’un 2ème véhicule tout en suivant un objectif 0 carbone en 2050. EDF et Toyota vont apprendre ensemble sur site et co-construire des solutions dont l’ambition est de les dupliquer dans l’ensemble des usines Toyota dans le monde. Nous pourrions tout à fait imaginer que MEDEE apporte des compétences dans ce cadre !