Le géant américain des réseaux a inauguré officiellement, jeudi 8 octobre, son nouveau centre de R&D parisien. John Chambers, le patron de Cisco, a profité de l’événement pour annoncer 100 millions de dollars supplémentaires débloqués afin de doper l’écosystème de start-up français.
Lors de l’inauguration officielle de son nouveau centre de R&D parisien, en présence du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, le spécialiste américain des réseaux a annoncé qu’il injecterait 100 millions de dollars supplémentaires dans l’écosystème de start-up français. Cette enveloppe vient s’ajouter aux 100 millions de dollars déjà débloqués en février dernier. Cisco double ainsi la mise.
Le patron de Cisco, John Chambers, n’a cessé de vanter le dynamisme de l’Hexagone en matière d’innovation : « C’est incroyable à quel point votre pays est en train de changer », et n’a pas hésité à comparer, à plusieurs reprises, la France à la Silicon Valley. Les fonds débloqués seront directement injectés dans les start-up ou indirectement via des fonds d’investissement. L’accent sera porté sur la cybersécurité, la Smart City et les réseaux intelligents sujet qui intéresse particulièrement MEDEE et ses partenaires.
Un centre basé à Paris, mais d’envergure mondiale
Au-delà de cette enveloppe consacrée aux jeunes pousses, Cisco a donc ouvert un nouveau centre de R&D : le PIRL (Paris innovation research lab). Ce nouveau centre de recherche et d’innovation mondial de Cisco est ancré au sein même de son siège français à Issy Les Moulineaux. Il rejoint huit centres d’innovation situés à Berlin, Barcelone, Tokyo, Londres, Perth, Rio, Songlo et Toronto. C’est avant tout un laboratoire de recherche collaboratif s’appuyant sur les universités, leurs centres de recherche et les incubateurs et accélérateurs de start-up.
Il regroupe une trentaine d’ingénieurs et de chercheurs menée par Alain Fiocco, directeur du PIRL. Son épicentre : une salle de téléprésence immersive où 21 écrans couvrent deux murs de la pièce. « Il est possible d’échanger et de co-innover avec des chercheurs situés à l’autre bout du monde, mais également avec les autres acteurs de l’écosystème français » explique Alain Fiocco. Des répliques plus petites de ce mur de téléprésence seront d’ailleurs déployées dans différents incubateurs, à commencer par celui de l’Ecole Polytechnique.
Des partenariats pour réinventer l’architecture d’Internet
L’équipe de recherche est également mobilisée autour de l’IPv6, le protocole Internet qui doit venir remplacer l’IPv4 grâce auquel les différentes adresses IP sont actuellement attribuées. Depuis l’explosion des objets connectés, le protocole IPv4 arrive à bout de course. « Il n’y aura plus suffisamment d’adresses IP pour connecter toutes les infrastructures », précise le directeur du centre. Plus long et constitué d’une combinaison de chiffres et de lettres, le format de l’IPv6 permet d’avoir bien plus d’adresses que le protocole Internet actuellement utilisé. « Nous travaillons également sur l’après IPv6 » confie un chercheur de l’équipe. Il s’agit ici d’un véritable changement de paradigme. « Avec l’Information Centric Networking (ICN), on pourra lancer une requête à travers tous les réseaux existants (3G, 4G, Wifi, etc.) en décrivant l’objet dont nous avons besoin, et non en donnant son adresse », détaille le directeur du PIRL. Ce projet de recherche fait l’objet de divers partenariats avec l’Inria, l’IRT SystemX et plusieurs industriels dont les noms n’ont pas été dévoilés. Tout comme Facebook, Cisco entend donc définitivement s’inscrire dans une logique d’Open Innovation et entretenir des liens étroits avec la communauté scientifique locale.
Pour en savoir plus retrouvez l’article de Juliette Raynal sur Industrie&Technologies